jeudi 10 juillet 2014

Des conditions de travail qui se dégradent

Un article de la revue Alternatives Economiques de septembre 2011 décrit la dégradation des conditions de travail au sein des entreprises françaises.
Alors que la pénibilité est toujours présente sous ses formes les plus classiques, s'y ajoutent de nouvelles contraintes imposées par de nouveaux modes d'organisations et méthodes de management.
Les ouvriers sont particulièrement vulnérables et forment une population facilement atteinte par les accidents du travail et les maladies professionnelles.
En effet, ils sont davantage soumis à des facteurs de risque que les professions cadres.
Leurs horaires de travail sont peu compatibles avec leur vie familiale ou sociale. Ils travaillent sur des horaires décalés, parfois sur des rythmes irréguliers, jour et nuit. Les entreprises optent pour ce type d'organisation afin de rentabiliser au maximum le coût de la main d'oeuvre.
Ils effectuent des efforts physiques répétitifs, des mouvements peu physiologiques qui ont pour conséquence de favoriser fatigue, douleurs et les troubles musculo-squelettiques.
Ils sont exposés à des produits chimiques, parfois peu protégés, en particulier dans les entreprises effectuant de la sous-traitance où les conditions de travail sont moins respectées, car moins visibles.
Ils sont soumis à des objectifs de cadence et de délais, accentuant les rythmes de travail favorisant davantage les TMS auquel s'ajoute le stress.
Ils sont évalués par leur hiérarchie devant tout à la fois assurer un travail de qualité tout en respectant des délais difficilement réalistes. Pris en étau entre la frustration de ne pas pouvoir accomplir un travail de qualité et la peur de subir le mécontentement de la hiérarchie, les ouvriers se mettent parfois en danger et peuvent commettre des fautes ou ne pas respecter la sécurité au travail.
Ils sont parfois mis en concurrence de façon à entraîner une émulation entre les ouvriers. Cependant cette émulation n'est pas forcément positive car elle ne favorise pas l'entraide dans un contexte déjà difficile. Cela durcit encore plus les conditions de travail.
L'industrie est un secteur gravement touché par la crise. Il connait de nombreux rachats, les changements de propriétaire et les restructurations y sont fréquentes laissant les ouvriers dans un climat d'instabilité et d'insécurité face au travail. Leur emploi est sans cesse remis en question.